Lisbonne: la pression de la démographie

A écouter certaines personnes, les problèmes d'Afrique et du Moyen-Orient viendraient du fait que les populations y sont plus primitives et plus violentes que nous.  La semaine dernière, je me suis rendu à Lisbonne pour participer à un séminaire absolument captivant à Lisbonne. Ce dernier montrait en effet par A + B que le terrorisme était avant tout un simple problème démographique. La transition démographique permettait effectivement être utilisée pour expliquer le manque de stabilité dans certaines zones. Le problème serait lié à un excédent de jeunes. En effet, une population connaissant une croissance rapide entraîne un accroissement décisive du pourcentage de jeunes. Ce surcroît de jeunesse est à l'origine de tous les maux. Dans des familles où le fils aîné sont généralement les héritiers, les fils cadets se sentent marginalisés. Leurs chances de trouver un travail sont également diminuées. Il y a encore quelques décennies, bon nombre d'entre eux n'auraient selon toute vraisemblance pas dépassé l'âge de trois ans. Cependant, grâce à la diminution du taux de mortalité infantile a reculé, ils grandissent et deviennent de jeunes adultes. Une hausse brutale du nombre de jeunes est implacablement accompagnée par une flambée du chômage des jeunes. De nos jours, dans les pays en développement, le taux de chômage est ainsi le plus souvent trois à cinq fois supérieur chez les jeunes que chez les autres tranches d'âge. La situation financière précaire des garçons affaiblit dans le même temps leur position pour un futur mariage. Et avec le côté impulsif qui définit les ados, combinée à l'une ou l'autre idéologie radicale, et il est d'emblée évident qu'un excédent de jeunes peut rapidement engendrer un risque de radicalisation à grande échelle. Bon nombre d’études confirment ainsi en évidence qu'une surreprésentation de jeunes âgés entre 16 et 30 ans accroît considérablement le risque de guerres civiles. Cette explication m'a semblé d'autant plus utile qu'elle critiquait l'idée qui voudrait que certaines civilisations seraient plus violentes que d'autres. La morale pour un monde plus sûr sur le long terme est en définitive très simple : la scolarisation des jeunes filles reste la meilleure des armes. Pour terminer, j'aimerais remercier l'agence qui a organisé ce colloque à Lisbonne. J'ai tout spécialement apprécié le professionnalisme dont ils ont fait preuve. Retrouvez plus d'informations sur l'organisateur de séminaire original à Lisbonne.