Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Analogie Identitaire
1 février 2016

Le musée de la Torture

Il y a peu, je me suis rendu dans l'Aude pour le travail, et lors de quelques heures de liberté, j'en ai profité pour aller visiter le musée de la Torture, à Carcassonne. J'avais entendu parler de l'existence de ce musée sur voyage insolite, et j'avoue que l'article avait pas mal piqué ma curiosité. Et je dois dire que si je m'attendais à ne rien ressentir, je me suis surpris à plusieurs moments à avoir des frissons. Et à ressentir un sentiment d'oppression tout au long de ma visite. Ce dont on se rend véritablement compte, lors de cette visite, c'est que l’homme a toujours eu une imagination foisonnante dans l'art de faire souffrir, que ce soit pour punir, donner l'exemple ou satisfaire à une croyance souvent religieuse. Et le musée de la Torture présente un sordide inventaire des instruments utilisés, de l’implacable Inquisition à la Révolution, dans une mise en scène aussi réaliste qu'effrayante. L'horreur y est partout : de la classique corde du pendu au carcan qui emprisonnait le cou du condamné pendant son exposition à la vindicte publique. On ne peut s'empêcher de frissonner en découvrant la chaise aux clous acérés, la presse destinée à briser les membres, ou encore le terrible pal sur lequel on asseyait l'homme soupçonné d'homosexualité ou la femme adultère. Le pieu s'enfonçait lentement à l'intérieur du corps, « par-là ou le condamné a péché », et pouvait même ressortir par la bouche ! Le raffinement était alors d'éviter de toucher les organes vitaux pour prolonger l’agonie jusqu’à une mort certaine. La terrifiante ingéniosité des outils servant à obtenir les aveux du condamné au cours de « la question » m'a fortement interpelé sur la cruauté humaine, qu’aucune idéologie ne peut justifier. Sous la pression des philosophes, Louis XVI a aboli la torture en 1780. Et la Déclaration universelle des droits de l’homme, adoptée 1e 10 décembre, 1948 par l’ONU, la déclare illégale : « Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ». Mais quand on se voit ce qui se passe actuellement en Syrie, que ce soit du côté de l'Etat islamique ou du côté de Bachar el-Assad, on ne peut se dire que le musée de la Torture parle seulement d'un lointain passé. C'est au contraire une réalité insoutenable que vivent beaucoup d'être humains de nos jours. La prochaine fois, je crois que je me laisserai tenter par une destination un peu plus gaie proposée par Voyage insolite. Ce musée-là avait un goût un peu trop amer, au regard de l'actualité.

12424548_1069556923067438_935854009_n

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Analogie Identitaire
Publicité
Archives
Publicité